mardi 13 octobre 2009

À propos d'un documentaire d'ARTE


Mardi 13 octobre 2009

Ceci est un communiqué des éditions l’Esprit frappeur
Nous souhaitons réagir à propos de la diffusion de Déchets : le cauchemar du nucléaire, documentaire réalisé par Eric Guéret et Laure Noualhat, sur Arte, le mardi 13 octobre 2009, à 20h45.
La qualité de ce travail – « une enquête coup de poing », dit le réseau Sortir du nucléaire – nous oblige a ajouter ici un bémol. Si ceci est très bien, cela aurait été encore mieux en mentionnant ses sources…
L’occultation des sources d’information, sur des sujets aussi sensibles que le nucléaire, ne facilite pas la compréhension.
Pour le grand public, la citation d’ouvrages à des prix abordables, accessibles à tous, documentés et référencés, est importante et complémentaire.
Cela aurait l’avantage de présenter des sources plus équilibrées, et d’éviter de donner l’impression que le sujet n’a pas été sérieusement fouillé pour la réalisation du documentaire que vous présentez, et dans le livre tiré de cette enquête, co-édité par Le Seuil et Arte.
Plusieurs ouvrages, parus récemment, auraient mérité de figurer dans les références bibliographiques, sur le site Internet de la chaîne Arte dédié à cette soirée, à la fin de la diffusion du documentaire – et au cours du débat qui suivra –, comme dans ce livre-enquête.
En ce qui nous concerne, vous trouverez dans le catalogue des éditions Esprit Frappeur, les ouvrages :
* Perline, Tout nucléaire, une exception française (1997 – 1,5 euro) EF007
* Bella et Roger Belbéoc’h, Sortir du nucléaire, c’est possible, avant la catastrophe ! (2002 - 3
euros), EF020
* Roger Belbéoc’h, Tchernoblues, de la servitude volontaire à la nécessité de la servitude (2002 – 4
euros), EF105
* Ben Cramer et Camille Saïsset, La descente aux enfers nucléaires, Mille milliards de becquerels dans la terre de Bure (2004 – 6 euros), EF128
Et c’est particulièrement pour ce dernier ouvrage – qui porte sur le même sujet que cette émission d’Arte et le livre qui l’accompagne – que l’on s’étonne aujourd’hui.
Camille Saïsset, co-auteure de La descente aux enfers nucléaires, s’est émue la première :
« Ce mercredi soir, grande soirée sur les déchets nucléaires sur Arte. Un documentaire suivi d’un débat avec PPDA... En effet, en parallèle de la réalisation de ce docu d’Eric Guéret et Laure Nouhalhat, un livre-enquête a été écrit par celle-ci, deux œuvres qui portent le même titre :
Déchets : le cauchemar du nucléaire. »
« Jusque-là, tout va bien, à peu près.
En effet, notre ouvrage La Descente aux Enfers nucléaires, mille milliards de Becquerels dans la terre de Bure, paru aux éditions l’Esprit Frappeur en juin 2004, ne figure pas dans la biblio de cet ouvrage sorti ce 8 octobre ; sur la dizaine de titres cités, figurent par contre deux d’Anne Lauvergeon, la patronne d’Areva... Dans le cadre, de l’annonce de la soirée télévisée, sur le site de Arte, se trouve un onglet biblio.. Une liste d’ouvrages
qui seront probablement repris par PPDA à l’antenne le jour dit. »
« Là encore, pas La Descente aux enfers nucléaires...
"Biblio peut-être pas complète", dirait l’auteur. Le webmaster d’Arte aurait été averti de l’existence de notre ouvrage et pourtant, rien... »
Son co-auteur, Ben Cramer, renchérit :
« Il est étonnant de voir que La descente aux enfers nucléaires ne soit pas référencé, alors qu’il l’a été à la Cité des Sciences, par les autorités de sûreté nucléaire, il y a deux ans, et qu’il contient lui-même 8 pages de bibliographie et aucun livre de pub d’Areva. »
« Il est étonnant de voir que le titre est tellement proche entre “descente aux enfers” et “cauchemar”. »
« Il est surprenant que certaines infos sur l’international et sur le lien civil/militaire se recoupent sans qu’il y ait le moindre renvoi aux sources d’inspiration… »
« Peut-être que ces silences s’expliquent par le fait que, dans cette affaire des déchets de Bure, il y a de grosses casseroles que La descente aux enfers nucléaires n’hésite pas à dénoncer :
– tabou : la mort d’une victime sur le chantier ;
– un invalide à vie dû au chantier ;
– géographie : un continuum depuis Moronvilliers en passant par Valduc ;
– une critique en règle des opposants qui ne s’opposent pas beaucoup, (et s’opposent toute
autocritique) ;
– la perspective d’un chantier à finalité pas seulement expérimentale ;
– et la perspective d’un site pas seulement français mais européen. »
Quoiqu’il en soit dans cette affaire, profitons de l’occasion pour dénoncer ici le fait que l’on peut voir fréquemment des éditeurs ou des médias institutionnels ignorer purement et simplement le travail d’éditeurs indépendants, rarement mentionnés, souvent pillés…
Ce mécanisme tend à conforter un système monopolistique de diffusion de l’information, dont il est à craindre qu’il tend au contrôle de l’espace critique. Même et y compris quand il s’agit, comme ici, de diffuser une information critique, le fait qu’on prenne soin au passage de nier l’existence d’autres
travaux critiques, nous oblige à dénoncer cette entreprise encensée par ailleurs à juste titre.
Dans le parcours de l’édition critique, on aura souvent vu de fausses critiques se substituer aux vraies. On sait que c’est un soucis constant du pouvoir que de contrôler sa propre critique. Serait-on
ici dans un cas semblable ?
Contact presse : Farid 06 14 81 56 79

Aucun commentaire: